Le D'jean d'Mady

La sculpture de D'jean, personnage mi - historique mi - légendaire, a été dessinée par Huguette Liégeois et réalisée par Paulin Bouvy en 1965.
Issu d'une famille originaire de Montmédy, Jehan de Mady serait né en 1585 à Velosnes, près de Torgny.
Forestier de la prévôté de Virton en 1611, il délaisse visiblement rapidement la profession et préfère gratter le violon que son oncle, Louys de Mady, ménétrier de la chambre de Monseigneur le Comte de Mansfeld à Luxembourg, lui aurait probablement légué.
Il semble que ce soit sa renommée de musicien, de maître à danser et de diseur de " flauves ", (histoires drôles), qui fera entrer Jehan de Mady dans la légende.
Le personnage devint vite légendaire et de génération en génération, on ajouta des épisodes aux histoires du Djean.
Ainsi, on le maria à la Djeanne, on le dit cordonnier, violoneux, farceur et hâbleur, menant une vie de bohème et aimant les fêtes de villages gaumais.
Il deviendra le héros de toute une série de légendes où il ne craint rien ni personne et où il parvient toujours à renverser la situation à son avantage, grâce à sa verve et son intelligence.
La légende de D'jean d'Mady et le Loup
extrait de : Achille Poncelet, Les aventures du Djean de Mady, Bruxelles, 1925.
Or un soir d'octobre, que notre artiste violoneux revenait du bal de Signeulx, portant dans le torchon le gâteau et ayant en bandoulière son violon gagne-pain, au moment où il pénétrait dans le bois de Bicaumont, bois de loups et de bandits dévalisant les voyageurs, il remarqua une forme mouvante derrière deux boules brillantes. " Bon sang de bon sang... un loup ", s'exclama Djean...
Il faut savoir qu'en ces temps - là, les loups venant des grandes forêts d'Ardenne s'aventuraient jusque dans les bois de Gaume.
Saisissant par les dents le nœud du torchon qui enveloppa le précieux gâteau de la fête, Djean enlace un charme et, comme un écureuil, grimpe jusqu'aux premières branches.
Au pied de l'arbre, deux yeux phosphorescents le regardent et de grandes dents l'attendent affamées. Que faire pour chasser cette vilaine bête ? Elle voudra bien retourner dans son pays d'origine, sans doute, quand elle n'aura plus faim ? Et Djean jette au carnassier un morceau de gâteau. Mais de nouveau les yeux brillent vers les cimes de l'arbre après une éclipse rapide.
Djean laissa tomber un deuxième morceau, puis un troisième et ça doit goûter au pied du charme, car notre violoneux entend le bruit des mâchoires qui claquent sec comme des castagnettes.
Et quand tout le gâteau fut livré à la voracité du loup, Djean, à califourchon, ne pouvait toujours pas descendre parce que les dents et des yeux brillaient sous son gîte : " Ah ! l'varrat, i n'saveremm... Fayans l'dansi…..." ( Il ne partira pas, faisons le danser.)
Djean, sur la branche, racla une polka... et voilà que le loup entendant pareille musique, dans la nuit noire, se mit à danser si follement après avoir gloutonnement dévoré le gâteau, qu'il en creva au pied du charme...
Djean, nouvel Orphée, avait la vie sauve mais son gâteau gonflait la panse du vilain loup. " Ah ! si d'javou su... " disait l'artiste en contemplant son oeuvre...

 

Adresse :

 

Rue des Grasses Oies

La légende racontée :

 

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=SQM8gV8XEnc&cbrd=1


Organisation générale et coordination : Frédéric Gribaumont / Anne Gillis / Timothée Bailleux

Conception graphique : Louise Charlier

Éditeur responsable : Nathalie Van de Woestyne - Présidente de la Commission culturelle de la Ville de Virton