Stanislas
Une sculpture représentant Stanislas montant son cheval a investi la place Nestor Outer de Virton.
Son auteur se nomme Philippe Brodzki et Stanislas est son fils.
Mais qui est Philippe Brodzki et quels sont ses liens avec Virton ? Que représente cette ville à ses yeux pour qu’il la destine à ce geste fort et symbolique ?
Connaissez-vous Ernest Schoeren, illustre gaumais défenseur de sa langue gaumaise à la grande capitale ? Membre d’une fratrie de onze frères et sœurs, enfants de Thérèse Venter et François Schoeren dont la descendance marquera à plusieurs titres le paysage gaumais.
Il est également l’arrière-grand-père de l’artiste et repose au cimetière de Virton. Sa fille Berthe se trouve aujourd’hui à ses côtés, ainsi que le premier mari de celle - ci, un certain Jean Lodzia-Brodzki, aristocrate et diplomate polonais.
De la famille Brodzki, le nom de Constantin peut aussi susciter quelques évocations particulières : l'immeuble CBR de Watermael-Boitsfort ou encore, plus proche de nous, le Musée lapidaire de Montauban, qu’il va concevoir et pour lequel il recevra des prix.
Oncle de Philippe Brodzki, il jouera un rôle considérable dans sa vie.
Philippe Brodzki
Évoquons brièvement le travail de l’artiste. De références indéniables à l’art antique, Philippe Brodzki l’empreint d’une touche contemporaine. D’une gestuelle et de formes majestueuses, l’association des éléments interroge quant à la place de l’homme, ironise par l’absurde sur une certaine évolution du monde. La symbolique s’y trouve constamment présente, en exergue par la finesse du travail dont la première caractéristique se situe dans la recherche d’une beauté réelle plus humaine ou animale que mythologique.
Artiste affranchi et assumé, le style de ses œuvres est caractéristique et personnel, hors courants et influences. Un affront à l’indifférence.
Une statue équestre sur la place de Virton donc … Surréalisme à la gaumaise ou autodérision en ce 21e siècle où l’on inaugure peut-être la première statue équestre ?
Mais loin du faste pompeux des chevaux cabrés et des empereurs triomphants, le nôtre est un petit cheval chevauché d’un enfant.
Par cet acte, Philippe Brodzki s’associe au quotidien de sa ville d’origine et de cœur, à travers cette création ancrée dans la tradition et aussi résolument tournée vers l’avenir.
Une exposition est consacrée à l’artiste, ses origines familiales gaumaises et son œuvre.
Elle est visible dans le nouvel espace Marguerite Brouhon, sous l’église de Virton, les samedis et les dimanches de 14h à 18h, du 2 juillet au 4 septembre.